"En Guyane, 33 % des personnes placées au CRA en 2023 ont été expulsées, principalement vers les pays frontaliers que sont le Brésil et le Suriname. Une proportion semblable à celle que l’on constate à l’échelle nationale. Avec deux personnes sur trois pour qui l’enfermement au CRA de Matoury en 2023 ne s’est pas traduit par une mesure d’éloignement effectif, on assiste à ce que Lucie David qualifie de « détournement complet de la rétention administrative ».
En effet, le « fondement légal même de la rétention administrative » repose sur le fait qu’« une personne ne peut être placée ou maintenue en rétention que pour le temps strictement nécessaire à l’organisation de son départ », rappellent les différentes associations qui interviennent dans les vingt-cinq CRA de France dans leur dernier rapport.
Des retenus inexpulsables
Or, des personnes de nationalité haïtienne sont régulièrement enfermées au CRA de Matoury alors même que les expulsions vers Haïti ont cessé au vu de la situation sécuritaire dramatique du pays, suivant les recommandations de plusieurs instances nationales et internationales (Haut Commissariat aux réfugiés, Cour nationale du droit d’asile, Cour européenne des droits de l’homme)." 1/2